jeudi 28 mars 2013

25 mars- Semana Santa à Malaga

Je ne connais pas l’ampleur des festivités de Noël et du Nouvel An en Espagne cependant pour la Semaine Sainte, c’est du sérieux et c’est peu dire. Durant toute la semaine qui commence avec le Dimanche des Rameaux et qui  se termine avec le Dimanche de Pâques, toute l’Espagne est en fête mais c’est en Andalousie que la tradition est la plus forte. Dans de nombreuses villes et villages, des confréries organisent des processions où se mêlent religieux, pénitents qui revêtent leurs costumes de circonstance, bandas (fanfares),  population locale très fervente et des milliers de touristes qui envahissent le sud de l’Espagne afin de participer à ces festivités.

Seulement à Malaga, 42 confréries organisent des processions à différents endroits de la ville et à chaque jour entre 6 et 8 défilés déambulent dans les rues souvent très étroites de la ville. Les différents trajets s’étirent sur 3 ou 4 km,  passent tous à un moment donné sur l’Alameda Principal où l’on a installé plusieurs tribunes, puis sur la rue piétonnière Marques de Lorios et devant la Tribuna principal avant de poursuivre leur chemin jusqu’à leur destination finale. Pour vous donner un exemple, Lundi Saint,  6 processions ont circulé sur Marques de  Larios entre 19h30 et minuit, la première confrérie commençant ses activités à 15h30 et la dernière à 20h00 (la procession de cette dernière s’est d’ailleurs terminée à 4h00AM). La coordination de tous ces évènements durant une même journée  exige une logistique à toute épreuve; d’ailleurs les organisateurs commencent dès les jours suivants Pâques à préparer les différents défilés de l’année suivante. 

IMG_6845IMG_6851IMG_6852

Dans les confréries, on retrouve hommes, femmes et enfants, chacun revêtant le costume de pénitent associé au groupe. La plus vieille confrérie de Malaga date de 1505 et la plus récente de 1984. Dans chacune des processions, un ou deux trônes sont soutenus par des portadores et sur lesquels on a posé des statues qui proviennent d’églises de la ville. Pour chacun des trônes, on peut trouver jusqu’à 260 portadores  qui se relaient car certains chars pèsent plusieurs milliers de livres. 

IMG_6857IMG_6858IMG_6863IMG_6865

Toutes les processions sont accompagnées par des bandas (groupes musicaux), principalement formés de cuivres et tambours. Les spectateurs applaudissent au passage des différents cortèges et des fanfares ou disent à voix haute des choses qui malheureusement ma connaissance de l’espagnol ne m’a pas permis de comprendre la signification. A la fin du cortège, les gens qui le désirent peuvent suivre le cortège, un peu comme nous le faisions du temps de la Fête Dieu lorsque nous étions enfants.

 

Nous avons assisté Lundi Saint à la procession de Los Gitanos , confrérie qui a vu le jour au 17e siècle. Deux trônes composaient le cortège, Jesus de la Columna avec 142 portadores et deux fanfares et celui de la Virgen de la O avec 170 portadores et une fanfare.  Fait à noter, le Jesus de la Columna était de couleur noire. De plus, les trônes sont tellement pesants, que les porteurs ne peuvent marcher normalement en posant un pied devant l’autre; ils se dandinent plutôt de gauche à droite. On sent également une grande fierté chez les participants  dans leurs différents rôles respectifs.

IMG_6864IMG_6865IMG_6867IMG_6868IMG_6872IMG_6873IMG_6875

 

Que vous soyez Malaguegnos, Espagnols ou touristes, croyants ou non, le fait d’assister à une telle démonstration s’avère une expérience tout à fait enrichissante, nous permet de se recueillir  et nous fait voir la ferveur religieuse du peuple espagnol.

IMG_6878IMG_6883IMG_6885IMG_6886IMG_6888IMG_6889IMG_6892IMG_6893IMG_6898IMG_6900IMG_6901

 

 

.

dimanche 24 mars 2013

23 mars- L’Alhambra de Grenada

Alhambra_view
Nous réservons notre dernière grande visite à l’Alhambra de Grenade, inscrite depuis 1984 au Patrimoine mondial de l’humanité; l’ensemble fut d’ailleurs finaliste pour le nomination des Sept Nouvelles Merveilles du Monde décrétées en 2011. La construction commença en 1237 et s’échelonna sur plusieurs siècles et sous plusieurs souverains autant musulmans que catholiques.
IMG_6706
IMG_6694
On accède au château rouge et à la billetterie de trois façons différentes; si l’on stationne près de la cathédrale, vous pouvez  prendre un minibus (1.20 Euro) qui vous dirige en quelques minutes vers l’entrée principale. Vous pouvez également vous rendre au stationnement principal situé tout près de la billetterie ou utiliser le moyen le plus agréable, le plus beau c’est-à-dire marcher (un bon 20 minutes) de la plaza Nueva puis, emprunter la cuesta de Gomérez et suivre par la suite le sentier qui longe les murs de la forteresse jusqu’à l’entrée principale. C’est très penteux mais tout le long de la montée, vous entendez le ruissellement de petites rigoles qui dévalent la colline et le chant des oiseaux. Nous avons fait le trajet de l’aller en autobus mais nous sommes revenus à pied jusqu’à la cathédrale suite à notre visite. Il faut aussi mentionner que la visite de l’ensemble peut prendre une demi-journée donc si vous êtes fatigués en partant, cela peut rendre votre visite moins intéressante. Sur la première photo au-dessous, nous avons utilisé la Puerta de la Justicia pour quitter les lieux et emprunter le sentier qui nous mène vers la plaza Nueva. Cette Porte de la Justice était un des accès principaux de l’Alhambra construite par le 7e souverain Nasride Youssouf qui fit également construire le Palais de  Comares (l’un des trois palais nasrides).
IMG_6836IMG_6837IMG_6838
La visite de l’Alhambra peut se diviser en 4 parties: le Generalife et ses jardins, l’Alcazaba (forteresse), le Palais de Charles Quint et l’église Santa Maria et la section la plus intéressante, la plus grandiose, les 3 Palais nasrides avec leurs jardins respectifs. Evidemment se promener dans l’enceinte et se diriger d’un endroit à l’autre en suivant les sentiers et les jardins s’avèrent une expérience sensorielle extraordinaire pour les yeux et l’odorat (surtout en été).
Nous sommes arrivés sur les lieux vers 9h30 et nous devions nous présenter aux portes des Palais nasrides pour 13h30 donc nous avons visité pour commencer le Generalife et  l’Alcazaba. Le Generalife, construit en 1319, était le palais d’été du souverain. On y accède par de très beaux jardins agrémentés de bassins d’eau, de fontaines et de jets. On rejoint les  jardins supérieurs par un escalier d’eau ainsi appelé car ses rampes sont creusées et l’eau  y circulant provient du bassin royal. Le Generalife ne faisait pas partie de l’Alhambra comme tel donc il est situé en dehors des murs de l’enceinte.
IMG_6697IMG_6698IMG_6704IMG_6709IMG_6713IMG_6715IMG_6717IMG_6720IMG_6722IMG_6724IMG_6726IMG_6727IMG_6729 
Prochaine étape, l’Alcazaba ou forteresse  où l’on se rend en suivant un beau sentier qui doit être incroyablement beau l’été lorsque toutes les fleurs ornent ce parcours. L’Alcazaba est la partie la plus ancienne de l’Alhambra. On y retrouve des tours de guets, des murailles et des vestiges du quartier militaire. Lorsqu’on accède aux différentes tours, un très beau panorama s’offre à nos yeux. Au sommet de la tour de guet (Torre de la Vela), on retrouve une cloche que l’on fait sonner une fois l’an pour se rappeler le jour de la victoire chrétienne; c’est également à cet endroit que les Rois Catholiques hissèrent leurs drapeaux après avoir conquis la ville.
IMG_6734IMG_6735IMG_6737IMG_6740IMG_6753IMG_6755IMG_6759IMG_6765
IMG_6766IMG_6767IMG_6768IMG_6769IMG_6770IMG_6772IMG_6773IMG_6775
On doit faire un petit arrêt bouffe avant de continuer car nous avons tous les deux, l’estomac dans les talons. Cependant, c’est une courte pause avec un sandwich machine, une barre tendre et une bouteille d’eau car l’heure avance et nous devons être à l’entrée des Palais nasrides pour 13h30 (si l’on dépasse d’une demi-heure notre horaire d’entrée, on nous refuse l’accès).
Trois palais font partie de l’ensemble: le Palais du Mexuar, de Comares et des Lions. Chacun de ses palais possède sa propre cour: la cour de la Chambre dorée, celle des Myrtes et la cour des Lions. Les trois palais et les trois cours sont joints très intimement les uns autres donc il n’y a pas de perspective et l’on va d’émerveillement en émerveillement à chacune des entrées soit d’un palais ou d’une cour.
IMG_6777IMG_6779IMG_6780IMG_6782IMG_6784IMG_6787IMG_6788IMG_6789IMG_6791IMG_6792IMG_6793IMG_6794IMG_6795IMG_6797IMG_6798IMG_6800IMG_6802IMG_6805IMG_6809IMG_6810IMG_6813IMG_6815IMG_6816IMG_6817IMG_6823IMG_6826IMG_6830IMG_6833
On redescend tranquillement le long du sentier qui nous mène à la plaza Nueva et à quelques tapas avant d’aller fouiner une petite heure dans le souk de Grenada, l’ancien marché de soieries où les ruelles sont encore plus petites que celle où l’on logeait à Séville. Par contre, après la visite de l’Alhambra, la fatigue s’installe et l’on pense plus au retour à la maison que l’achat de pashminas.
IMG_6839IMG_6840